Résumé :
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Le thème de la couleur pourrait sembler au premier abord secondaire, peu philosophique, et surtout réservé à des sciences telles que la physique ou l'optique. En réalité, la question de la couleur traverse toute l'histoire de la philosophie : de Platon, avec sa théorie des " couleurs pures dans le Phédon, à Wittgenstein et ce qu'il nomme la " grammaire des couleurs ", en passant par Descartes, Locke, Newton, Goethe et Schopenhauer. Tout en présentant et en discutant certaines de ces doctrines, l'auteur s'efforce de frayer une voie originale en montrant que le problème de la couleur ne relève pas seulement d'une théorie de la connaissance mais met en jeu notre rapport vivant au monde en totalité, à la fois perceptif, affectif et esthétique. Conformément à ce projet, le présent cours est rythmé par trois ordres de questionnement : Les couleurs sont-elles objectives ou bien dépendent-elles de la subjectivité ? Autrement clic, le phénomène des couleurs n'est-il pas une illusion - illusion la plus universellement partagée ? Cézanne soutient que les couleurs entretiennent dans la nature des rapports nécessaires qui ne relèveraient ni de la " logique du cerveau " ni du seul langage : " il y a une logique colorée Contre cette conception d'un logos du monde sensible (Merleau-Ponty), Wittgenstein développe une "grammaire des couleurs". Enfin, ces réflexions aboutissent au problème (crucial en peinture) de l'harmonie et de la disharmonie des couleurs. Qu'apporte une théorie des couleurs à l'analyse des oeuvres d'art ? (Note de l'éditeur)
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