Résumé :
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Entre sous-culture, déguisement, artisanat et quête de soi, le cosplay interroge tour à tour des aspects de notre société moderne et du rapport à l’image, que l’on soit regardeur ou regardé. Au fil des définitions et d’analyses empruntant à la psychologie, la sociologie et l’économie, ce travail propose d’explorer la relation qu’entretient la mode avec ce mouvement jusqu’à dévoiler le paradoxe sur lequel siège le cosplay. En effet, il se trouve à la croisée du tout fait main et d’une culture éminemment commercialisée. Le cosplay est donc l’apologie de la « marchandise symbolique » par excellence, habillée d’une enveloppe DIY, promouvant l’artisanat, alors que l’image véhiculée lors des conventions veut s’éloigner de son processus de fabrication pour être vu comme « parfaite ». La notion d’idéal comme « a-humaine », proche des dieux, du costume du cosplayeur est vitale pour le retour dans le monde de la fiction, via internet, de la « performance », in vivo, jouée lors de convention cosplay. A l’instar de la mode stricto sensu, le cosplay utilise les mêmes canaux de fabrication, de communication et de financement afin de constituer un système viable pour une frange de la population, allant jusqu’à influencer la mode elle-même par le biais d’objets, de designers et plus largement par l’emprunt d’une image commune : celle du super-héros.
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